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Hbsc Xris Blog - A la poursuite du réel, historique et scientifique, parce que 1984, nous y sommes presque.

Archéologie, Histoire de l'agriculture, de l'élevage, de l'alimentation, des paysages, de la nature. Sols, faunes et flores. Les sciences de la nature contre les pseudos-sciences, contre l'ignorance, contre les croyances, contre les prêcheurs de l’apocalypse.

Plus de feux de forêts en zone méditerranéenne ou plus d'hystérie médiatique ? A la recherche du réel...

Journal Excelsior 6 septembre 1919, source Rétronews

Journal Excelsior 6 septembre 1919, source Rétronews

Extrait du Petit Journal, 12 août 1923 https://www.retronews.fr/journal/le-petit-journal-illustre/12-aout-1923/

« Chaque été un peu chaud apporte son contingent d’incendies de forêts. Et la belle saison à peine commencée, nous lisons dans les journaux que les bois brûlent dans le midi. L’année 1911 restera célèbre en France pour la fréquence des incendies de forêts. On a pas oublié l’énorme incendie qui dévasta la Côte d’Azur en septembre 1919. L’année 1921, particulièrement sèche, vit beaucoup de forêts brûler et il est à craindre que 1923… »

Quelques jours après cet article débute effectivement une saison en enfer dans les Maures et l’Estérel…

 

Pour ceux qui ont envie de remonter le temps année par année, à environ 150 ans, il y a le très bon site du météorologue et historien du climat récent, Guillaume Séchet. Je conseille justement de consulter l’année 1923, celle de tous les extrêmes (et pas seulement en France, la Californie brûlait également, rien de nouveau sous le soleil…) https://www.meteo-paris.com/chronique/annee/1923

A consulter également sur le site de Guillaume Séchet, les grands incendies du Var, ces 40 dernières années : https://www.meteo-paris.com/actualites/incendies-dans-le-var-une-histoire-de-feux-de-forets-destructeurs

 

Mon premier souvenir de paysages dévastés par des incendies date d’août 1979. C’était mon tout premier séjour au bord de la Méditerranée. Je n’ai pas vu les incendies mais j’ai vu des montagnes dévastées à perte de vue. 1979 fut une assez mauvaise année pour les incendies en zone méditerranéenne.

J’ai trouvé un 20h d’Antenne 2 datant de cette époque https://www.youtube.com/watch?v=7TtqpVf2l2M

On remarquera les tenues et équipements dérisoires des pompiers de l’époque, ainsi que le cortège de rumeurs globalement non vérifiées sur des incendiaires. Quand les humains sont confrontés à des phénomènes qui leur paraissent extraordinaires, ils sont toujours à la recherche de « responsables ». Il fut un temps où on incriminait davantage des incendiaires, vrais ou avérés, mais aujourd’hui quoi qu’il advienne, tout est de la faute du réchauffement climatique.

On trouve aussi de plus en plus le terme de « dérèglement climatique », un terme assez extraordinaire car quand on passe une partie de sa vie dans les siècles passés à voyager dans le temps, on ne rencontre guère d’années respectant un « règlement climatique », j’entends par là printemps, été, automne, hiver parfaits comme dans les livres pour enfants.

Nous prendrait-on pour des enfants à qui on fait gober des contes ???

 

 

L’année 2021 est loin d’être achevée et le bilan en hectares brûlés des incendies de cette année en France reste à écrire.

La procédure est assez complexe car des déclarations sont faites par les services de secours qui procèdent à des évaluations puis la BDIFF, Base de données sur les incendies de forêt va vérifier et « consolider » les constatations sur le terrain. La BDIFF est une application Internet conçue et développée par le très sérieux IGN et qui fonctionne sous l’égide conjointe du Ministère de l’Intérieur et du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

C’est à partir du BDIFF que le gouvernement français fournit annuellement des chiffres des surfaces incendiés à l’EFFIS, qui est la base de référence européenne pour les surfaces incendiées annuellement.

L’EFFIS dépend de Copernicus, le système européen de données satellitaires dont j’aime bien aller consulter les cartes des émanations de GES, (gaz à effets de serre), car ces cartes racontent une autre histoire que les infox que l’on nous sert quotidiennement https://atmosphere.copernicus.eu/charts/cams/fire-activity?

 

En fait, l’EFFIS fournit deux séries de chiffres. Après recherches, il s’avère que la seconde série est (à peu près) concordante avec les données officielles telles qu’elles sont fournies par les états européens, dont la France et certains états non européens des bords de la Méditerranée.

Cette série de chiffres remonte en 1980 et malheureusement les chiffres au delà de 2016 ne sont pas renseignés sur la base grand public. 

Après avoir procédé à des séries de comparaisons, c’est à partir de cette seconde série de chiffres que l’EFFIS sort un rapport annuel et à partir de ces rapports annuels on a les chiffres manquants pour 2017 et 2018. On a donc une série de chiffres sur 38 ans.

Effis, France, surfaces incendiées 1980-2018

Effis, France, surfaces incendiées 1980-2018

Le dernier rapport annuel disponible en ligne date de 2019 et on y trouve un bilan par pays de 1980 à 2018. https://gfmc.online/wp-content/uploads/EU-Forest-Fires-in-Europe-2018.pdf

Bien qu’il soit en anglais, il mérite d’être feuilleté même si on ne maitrise pas cette langue, car il contient de nombreux graphiques récapitulatifs qui parlent d’eux mêmes. Et à égrener les graphiques, si on excepte quelques pays « mauvais élèves », réchauffement ou pas, on constate très majoritairement une baisse des surfaces incendiées d’année en année.

Décidément, c’est bien différent de ce que les infox veulent nous faire gober…

 

 

 

L’autre série de chiffres EFFIS, la première (semble) provenir du système d’analyses satellitaires : MODIS.  Globalement cette première série fournit des chiffres presque toujours inférieurs à ceux de la deuxième série.

Il est possible que la fiabilité de MODIS ait évolué au cours des ans, mais au début des années 2010, il faisait l’objet de critiques car son système de fonctionnement ne lui permettait pas de détecter les « petits » feux de forêts, en conséquence ces derniers était sous évalués d’environ 20 à 30%.

Quoi qu’il en soit, ne remontant qu’à 20 ans, cette série de chiffres satellitaires qui est vraisemblablement sous évaluée, ne permet guère de tirer des conclusions et je la cite pour simple information.

 

 

Si on veut remonter plus loin dans le temps, c’est infiniment plus compliqué, car le fait de « compter » les surfaces incendiées est quelque chose d’assez récent. Si on voulait avoir une idée claire pour la France, en remontant sur un ou plusieurs siècles en arrière, il faudrait embaucher des historiens pour se plonger dans les archives de tous les départements français et essayer d’en tirer un chiffrage à postériori… Long travail, qui serait sans doute passionnant mais également partiel, car tout ne fut pas forcément consigné par écrit, et les écrits qui nous sont parvenu du passé ne sont toujours qu’un petit fragment de ce passé.

 

Il n’existe, pour la France, qu’une seule base de données officielles sur les incendies permettant un recul temporel « ad minima » à 47 ans en arrière et elle est partielle car elle ne concerne que 15 départements (seulement 14 jusqu’en 1986 où la Drôme a été rajoutée).

Il s’agit de la base de données Prométhée.

Cette base de données a été mise en place en 1973 par le Ministère de l’Intérieur, en région Corse, Languedoc, Provence-Alpes Côte d’Azur, Rhône-Alpes, pour des départements méditerranéens jugés à haut risque en raison d’une longue histoire d’incendies de grande ampleur.

Source : L’étude statistique des feux de forêts, l’Opération Prométhée http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/20908/RFF_1974_S_T1_82.pdf?sequence=1

Source : L’étude statistique des feux de forêts, l’Opération Prométhée http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/20908/RFF_1974_S_T1_82.pdf?sequence=1

Pour en savoir plus : https://www.promethee.com/

 

A bien y réfléchir, cette base est tout de même particulièrement intéressante dans la mesure où 47 ans de recul, presque 1/2 siècle, c’est quand même mieux que 20 ans ou 38 ans, pour apprécier l’évolution des surfaces incendiées.

 

Et bien sûr, le grand intérêt de cette base et qu’elle concerne des départements méditerranéens particulièrement sujets aux incendies du fait du climat méditerranéen, sans doute plus susceptibles d’avoir déjà été affectés par le réchauffement climatique et plus susceptibles également d’être affectés par ce réchauffement à l’avenir.

La presse a particulièrement glosé depuis près d’un mois sur une prétendue corrélation entre augmentation des feux en zone méditerranéenne et réchauffement climatique.

 

Alors allons voir ce qu’il en est pour les départements méditerranéens français :

 

J’ai relevé tous les chiffres des surfaces incendiées dans ces 14 puis 15 départements « chauds » entre 1973 et 2020. Voici le résultat ci dessous :

Surfaces incendiées sur les 15 départements "Prométhée" 1973-2020

Surfaces incendiées sur les 15 départements "Prométhée" 1973-2020

Etonnant non ???

 

Si je suivais le raisonnement vicié de certains « experts » et de leurs relais journalistiques convaincus (ou tentant de nous convaincre) que les surfaces brûlées annuellement sont le reflet du réchauffement climatique, j’en tirerais deux conclusions :

-Les zones méditerranéennes françaises font vraisemblablement l’objet d’un micro-climat spécifique et sont entrées dans une phase de refroidissement climatique depuis le début de la décennie 1990, c’est à dire depuis 30 ans.

-Avant cette année 2021 (qui sera sans aucun doute une mauvaise année en terme de bilan), on peut constater que pendant 30 ans, ces zones méditerranéennes françaises n’ont connu qu’une forte canicule et qu'une forte sécheresse, l’année 2003.             

 

Bien entendu, ce serait complètement se fiche du monde !

 

Alors abordons ce que peuvent sous tendre les chiffres de Prométhée avec un vrai souci d’intégrité intellectuel…

 

Rappelons que je ne conteste aucunement le réchauffement climatique en cours, je suis simplement un peu perplexe sur son ampleur réelle et sur ses causes même si je pense plausible l’effet au moins partiel des GES (gaz à effets de serre).

Je suis, par contre, carrément dubitative sur l’affirmation selon laquelle il y aurait plus d’évènements climatiques extrêmes qu’autrefois, les bases de données officielles qui font référence pour le GIEC et Cie, dans lesquelles j’ai eu l’occasion de me plonger, ayant commencé à être renseignées à partir des années 1980, et bien renseignées à partir des années 2000, il est donc carrément mensonger d’en déduire des tendances significatives avant ces 20 dernières années (et encore).

Et quand certains experts du GIEC prétendent en tirer des conclusions sur un ou plusieurs siècles, soit leur expertise est profondément défaillante car ils ne connaissent pas le contenu des bases de données prétendument historiques auxquelles ils se réfèrent et c’est désolant, soit il y a une volonté manifeste de manipulation des masses et c’est grave.

 

Mais surtout, surtout, en matière de réchauffement climatique, je suis terriblement, affreusement, horriblement critique sur l’absurdité des solutions envisagées par les pieds nickelés khmers verts pour stopper ou ralentir le processus de réchauffement.

Il est bien évident que sans nucléaire, sans cultures OGM, sans barrages pour retenir l’eau de pluie, sans digues pour se protéger d’une montée du niveau des mers, sans contrôle de la démographie inquiétante dans certaines parties du monde, on va dans le mur…

 

 

Dans ma vie professionnelle antérieure, j’ai souvent côtoyé des pompiers……………

 

Une des premières choses que j’ai appris à leur contact, concernant les incendies, et cela m’a marqué, c’est le « triangle du feu », c’est à dire les 3 pré-requis pour qu’il y ait un incendie.

On en trouve de nombreuses versions sur Internet, certaines incluant la « chaleur », ce qui n’est pas tout à fait juste, on peut allumer des feux formidables en dessous de 0°. En fait la chaleur n’intervient que dans la mesure où elle peut « sécher » plus vite un « carburant » potentiel (comme le vent d’ailleurs).

 

Le vrai « triangle » du feu est le suivant : -un comburant (une substance chimique qui permet la combustion du carburant, dans notre cas, l’oxygène), un carburant, (ici, des végétaux ligneux ou non et soit secs, soit verts mais contenant des essences qui sont de bons carburants) et une énergie d’activation, une étincelle, une flamme, j’en parle plus bas.

En conséquence, je le répète souvent, même s’il fait très chaud dans certains déserts, on y voit jamais d’incendies, faute de carburant… (hors zones d’exploitation pétrolière ou gazeuse, il s’entend)

 

Attardons nous un peu sur la question des « carburants » qui est particulièrement importante…

L’augmentation ou la diminution des surfaces incendiées ne reflète pas forcément « que » des phénomènes climatiques, chaleur, vent, déficit pluviométrique, qui « sèchent » la végétation, ils peuvent être fortement corrélés à des questions de gestion des surfaces boisées ou en friches.

 

A cet égard, le cas de l’Australie comme celui de la Californie sont emblématiques des incendies en partie générés par des politiques environnementales catastrophiques.

En Australie, l’eucalyptus, dont il existe un grand nombre de variétés, est désormais particulièrement protégé au nom d’un de ces néo-cultes de la « nature » dont les adorateurs des espèces endémiques forment une des chapelles.

En Californie, l’eucalyptus fut largement planté dès les années 1850 car il avait la réputation de résister à la sécheresse et poussant rapidement, il fournissait un bois dont le jeune état US en pleine croissance avait bien besoin. Puis il s’est échappé dramatiquement dans les friches puis dans les forêts colonisant des milliers d’hectares.

Il en est de même au Portugal, où les forêts d’eucalyptus sont un vaste business très rentable, malheureusement, l’eucalyptus ayant trouvé pour croitre anarchiquement des conditions très favorables au Portugal, il s’est échappé des plantations un peu partout et représente désormais 30% des espèces forestières.

Les broussards australiens ont un surnom pour l’eucalyptus : « gasoline tree », pas besoin d’expliquer je pense…

 

 

En Australie, comme en Californie, sous la pression écologiste, se sont mises en place à la fin des années 1990 et au début des années 2000, des politiques interdisant le nettoyage des forêts et broussailles et l’interdiction des incendies préventifs de « nettoyage ».  Il s’agissait de « laisser faire la merveilleuse nature », un truc que les humains où qu’ils soient sur la planète avaient cessé de faire il y a des millénaires…

Dans d’autres cas, il y n’y pas eu de politique imposant de « laisser faire la merveilleuse nature », mais l’exode rural et l’abandon de zones autrefois cultivées, et désormais laissées en friches ont pu aboutir au même résultat. S’agissant de la Grèce et de la Turquie, en quelques clics on découvre sans difficulté l’ampleur de l’exode rural depuis 20, 30 ou 40 ans. Pour la Grèce, on peut rajouter les effets d’un marasme économique qui n’en finit plus depuis presque 20 ans et qui impacte sans doute tous les services de l’état, y compris les services chargés de prévenir ou combattre le feu.

A contrario, en France et dans d’autres pays qui ont globalement des bilans de superficies de surfaces incendiées qui déclinent au fil des ans, on a privilégié la création de bandes pare-feux et d’espaces agricoles intercalés, comme des vignes qui ralentissent les incendies, l’exploitation raisonnée des forêts et le nettoyage des sous bois. Malheureusement le nettoyage des sous bois est de plus en plus remis en question par les écologistes qui y voient une atteinte à la biodiversité, comme s’il y avait eu beaucoup de taillis ou de branchages qui trainent dans les maigres forêts surexploitées des siècles passés…

Le système a des limites, 75% des forêts françaises sont privées et si certaines sont remarquablement bien exploitées et entretenues, il n’en reste pas moins vrai qu’une grande partie de ces forêts, notamment dans la moitié sud de la France (à l’exclusion des Landes), sont réparties en un parcellaire trop morcelé pour une gestion rationnelle et rentable. Beaucoup de petits propriétaires (moins d’un ha) ne se sont jamais occupés de leurs parcelles issues de friches résultant des déprises agricoles ou pastorales. D’autres ne l’ont exploité que pour bois de chauffage domestique et finissent par renoncer à toute coupe, l’âge venu.  Les arbres mal ou non entretenus meurent d’autant plus facilement qu’insectes ravageurs et maladies, venues d’autres continents se sont multipliées au cours des XIX-XXème siècle. Le bois mort s’accumule ; sous les arbres, des taillis inextricables prolifèrent, je ne sais pas si la biodiversité est au rendez vous dans ces espaces retournés à la sauvagerie, mais les conditions pour un incendie y sont parfaitement réunies.

Et puis, question préoccupante, dans toutes les zones montagneuses, les pâturages régressent massivement au profit de la friche. Première cause, le loup… Pour le seul département du Var en 2020, 370 attaques sur des troupeaux, 1156 ovins tués, des meutes de loups qui font jusqu’à une dizaine d’individus et qu’il est difficile de contrer. Ce n’est pas spécifique au Var, la catastrophe de l’expansion du loup est en cours dans toute la France, et gagne l’ensemble de l’Europe, au delà des pays méditerranéens. 

Et il n'y a pas que le loup !

Un autre facteur concourant de façon considérable, à l’augmentation ou à la diminution des surfaces incendiées, est bien entendu la politique de prévention et d’intervention des incendies.

La meilleure façon d’éviter ou de limiter les incendies est de posséder un système d’alerte performant et rapide. Des « tours d’observation » en général munies de caméras quadrillent certaines régions boisées françaises et reliées à des PC peuvent déclencher la réponse adaptée en un temps très court.

Pour qu’il y ait une réponse adaptée à un feu de forêt ou de broussailles, encore faut-il qu’il existe des routes en bon état et un accès à l’eau en grosses quantités. Ce n’est pas forcément évident, quand on pense à toutes les populations de la planète qui n’ont pas encore l’eau courante, il faut qu’un pays dispose d’infrastructures extrêmement modernes pour se permettre d’installer des points d’accès à l’eau sur des routes forestières (forages ou eau du réseau…) ! Et bien sûr il faut des norias de véhicules pompiers citernes, de préférence 4X4 pour passer partout et transporter entre le point d’eau et le feu en cours, les énormes quantités d’eau requises. Les véhicules citernes pompiers font en principe 3000 litres, les grosses capacités 12 000 litres. Avions (Canadair = 6000 litres) et hélicoptères porteurs d’eau sont bien sûr efficaces mais leur achat et leur entretien à l’année coûtent extrêmement cher, et certains pays n’ont pas les moyens.

L’eau est une solution importante mais pas la seule, différents produits ajoutés (merci la chimie) peuvent augmenter son efficacité, encore faut-il en avoir. Des engins dits « de travaux publics » permettent à la fois de frayer un chemin aux véhicules d’intervention quand cela est nécessaire et de créer des « barrages » anti feux en « décapant » en urgence la végétation sur de longues bandes de quelques dizaines de mètres de large.

Bien entendu le déploiement de tous ces matériels nécessite un personnel particulièrement qualifié, entrainé et nombreux.

Et pour finir, dans un état technologiquement moderne et qui a les moyens financiers,  un Poste de Commandement coordonne le travail de tous les spécialistes en liaison avec le nec plus ultra des services météo et souvent un avion d’observation. Nous avons la chance d’avoir tout cela en France…

 

Le dernier point est la question de l’étincelle qui « allume » le feu.

La négligence, l’irresponsabilité ou le pur accident malheureux sont les principales causes connues : étincelle résultant du fonctionnement de véhicules ou d’appareils ou résultant de frottements, mégot rougeoyant (peut-être l’origine de l’incendie du Var), braises de feu ou barbecue, écobuage incontrôlé, arc électrique pouvant résulter d’un vent fort sur des lignes électriques aériennes ou chute d’un arbre sur ces lignes (voir le Dixie Fire de cette année et le terrible Camp Fire de 2018), foudre, etc…

Il est difficile de quantifier la part des départs de feux foncièrement malveillants car les critères d’appréciation varient selon les pays. Par exemple un écobuage incontrôlé ayant généré un incendie est considéré comme un incendie volontaire dans certains pays, dans d’autres il est classifié « accident ».

Parfois les causes sont multiples, dans le cas du Dixie Fire Californien : issu d’un accident initial sur les lignes électriques de la PG&E Compagnie dans une vaste zone montagneuse très mal entretenue et très difficile d’accès, l’incendie, déjà dopé par des vents forts, a été aggravé par un second accident électrique sur une autre ligne de la même Cie puis par les frasques d’un incendiaire.

Quand à l’incendie du Var, le mégot, qui a peut-être enflammé l’aire de repos autoroutière de Gonfaron avant de se propager au massif des Maures, aurait-il entrainé une telle catastrophe si l’aire autoroutière n’avait pas été alimentée en carburant végétaux faute apparemment de ramassage et nettoyage de ses sous bois ?

Dernier point, malheureusement, souvent, on n’identifie pas la cause en partie par manque de spécialistes et de temps à consacrer aux enquêtes.

 

Donc pour conclure, même si cette année 2021 ne sera pas une « bonne » année en terme d’incendies pour les départements du système Prométhée, il n’en reste pas moins indéniable que l’on constate, au regard des chiffres, une nette diminution des surfaces incendiées dans les départements méditerranéens depuis 30 ans.

Bien entendu, ce n’est pas le résultat d’un refroidissement climatique, ni d’un accroissement des précipitations mais il s’agit tout simplement d’une indéniable réussite française en matière de politique de préventions et d’interventions dans le domaine des incendies de forêts.

Et même si des améliorations sont sans aucun doute à apporter à ces dispositifs, force est de constater que lorsque des états s’en donnent les moyens financiers et technologiques, les prétendus effets du réchauffement climatique peuvent être efficacement combattus.

 

Il n’y a pas de fatalité sauf lorsqu’on s’assoit passivement et stupidement pour « laisser faire la nature ».

 

 

 

Pour aller plus loin, un article de Martine Chalvet, Maître de conférences, historienne de l’environnement et des paysages à l’université de la Méditerranée : « La vulnérabilité de la forêt provençale aux incendies, naissance d’une notion fin XIXème siècle » https://journals.openedition.org/vertigo/18012?lang=pt

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